Le catalyseur

Je les ai revus. Une overdose. Un marathon. Les huit films mettant en scène le personnage de Harry Potter, le jeune sorcier créé voilà une petite vingtaine d'années par le romancière anglaise J.K. Rowling. Même si je ne suis pas un fan de l'histoire, je la trouve suffisamment originale pour en avoir lu les livres.

Le concept de base est simple. Un jeune garçon découvre à l'âge de 10 ans qu'il est doté de pouvoirs magiques, lui permettant de plier la réalité à sa volonté. Plus fort, il est le rescapé d'un massacre qui a vu la mort de ses parents alors qu'il n'était encore qu'un bébé. Accompagné de ses amis Hermione Granger et Ron Wheasley, Potter affrontera tout au long des sept tomes que compte la sage le terrible "Seigneur des Ténèbres", Lord Voldemort. Alors que les pouvoirs de ce dernier se renforcent, le jeune sorcier devra trouver le moyen de défaire cet ennemi et faire triompher le bien. Une fois de plus.

Pourtant au regard de la construction de l'histoire, je reste convaincu que Potter n'est en rien le personnage clé de l'intrigue. Pour moi, il n'en est qu'un catalyseur, un accélérateur [1]. Je m'explique. C'est son arrivée dans le monde de la magie qui précipitent les événements, qui révèlent le dessein de chacun des protagonistes. Sans lui, le statu quo aurait pu durer encore longtemps.

Non pour moi, le véritable personnage important de l'histoire est Severus Rogue [2], l'un des professeurs de Poudlard [3]. Et cela s'explique au regard des secrets qu'il confie au héros à la fin du septième tome. Car c'est lui et non un autre qui donne à Potter la solution pour vaincre "Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom" [4]. 

Quand elle a imaginé l'histoire, Rowling était consciente de l'importance de ce personnage. Du moins je ne peux pas imaginer le contraire. Et la meilleure preuve de ce cela est que l'acteur qui a interprété Rogue au cinéma, Alan Rickman, était le seul à connaître la fin de l'aventure avant même la sortie des derniers volumes.

Il reste, par ailleurs, que ces personnages sont assez courants, que ce soit dans la littérature ou sur grand écran. Ainsi, peut-on rapprocher Rogue de Dark Vador par exemple, lui même bras droit d'un autre Seigneur Noir [5]. Ils ont en effet bien des points communs, dont celui d'avoir succombé à la tentation du mal afin de sauver un être cher... Cependant, leur bonté d'âme se révélera aux ultimes moments de l'histoire, alors qu'ils sont à l'agonie. Ils préféreront se sacrifier plutôt que de voir des innocents mourir. La morale est sauve : les gentils sont saufs, les méchants morts.

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[1] Concept aussi utilisé en chimie.
[2] Severus Snape dans la version originale.
[3] L'école des sorciers.
[4] Autre nom du méchant...
[5] Dark Sidious, devenu par la suite l'Empereur dans la saga Star Wars.

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