Allez France !

Alors que les Anglais gagnent sur les routes France et que les Français font de même sur le gazon londonien de Wimbledon [1], l'occasion se présente de relater quelques anecdotes entre les deux pays.

France et Angleterre ont été pratiquement en guerre, sans discontinuer, pendant pratiquement mille ans, avant qu'un accord officiel ne soit signé en 1904, ouvrant la voie à la Triple-Entente [2].

De Surcouf...


Robert Surcouf fut un marin français du début du XIXème siècle [3]. Vers 20 ans, il produit ses premiers faits d'armes et acquiert rapidement la réputation d'un pirate redoutable. Sans lettre de marque [4] de la part du gouvernement français, le jeune Surcouf surprend par son audace en capturant un bâtiment de la Compagnie Anglaise des Indes Orientales [5], Le Triton, bien mieux armé et équipé que lui. Peu de temps après il commence à écumer les mers pour le compte des régimes successifs.

Au moment de la signature de la paix d'Amiens en 1801 [6], Surcouf rencontre un ancien ennemi anglais. La légende veut que les deux hommes échangent les propos suivants : "Enfin, Monsieur, avouez que, vous, Français, vous vous battiez pour l'argent tandis que, nous, Anglais, nous nous battions pour l'honneur." Le corsaire français renvoya à son interlocuteur, une réponse aussi brève que cinglante : "Certes, Monsieur, mais chacun se bat pour acquérir ce qu'il n'a pas."

Plus tard, Clemenceau, le célèbre Tigre [7], eut lui aussi des paroles enlevées concernant les Britanniques. Il déclara ainsi la chose suivante : "L'Angleterre, cette colonie française qui a mal tourné"...

 ...à Kersauson


La dernière anecdote que je vais partager ici me vient du marin et désormais écrivain Oliver de Kersauson, deux fois détenteurs du Trophée Jules-Verne et à l'origine de plusieurs records océaniques sur le trimaran Géronimo [8].

En 2008, il sort, un livre Ocean's Songs [9], dans lequel il dresse le portrait de tous les océans connus. Il en profite aussi pour raconter l'opposition de style entre Français et Anglais au moment de leur expansion territoriale sur tous les continents, faisant des deux pays, des empires à part entière. Je cite : "Nous, Français, quand on envoyait un gouverneur en Polynésie, il quittait la métropole en uniforme sur lequel ne manquait pas un bouton. Puis rentrait en métropole en paréo. Eux [les Anglais] envoyaient leur gouverneur à Fidji, droit comme la justice. Quand le gouverneur quittait le Pacifique, la moitié des Fidji s’habillait comme lui. C’est toute la différence entre eux et nous."

La messe est dite...

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[1] Marion Bartoli pour les femmes à Wimbledon et Chistopher Froome sur le Tour de France.
[2] La Russie (à l'époque encore un empire) fut le troisième partenaire de cette alliance.
[3] Robert Surcouf (1773-1827).
[4] Une lettre de marque est une lettre patente (c'est-à-dire un privilège ou un droit particulier accordé par un souverain ou un gouvernement) permettant à un commandant de vaisseau d'attaquer et de prendre la cargaison d'un navire. Le pirate prend alors le nom de corsaire.
[5] Cette compagnie, créée à l'époque élisabéthaine, a dominé les échanges commerciaux entre les Indes et l'Europe.
[6] La paix d'Amiens est un traité de paix entre la France et l'Angleterre, signée par le futur empereur Napoléon Ier.
[7] Créateur des fameuses brigades du même nom.
[8] Le bateau a battu plusieurs records dans le pacifique (tour de l'Australie,...). Il est aujourd'hui la propriété de Thomas Coville qui projette de le transformer pour La Route du Rhum 2014.
[9] Aux éditions Le Cherche midi.

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