Pénalité à France Télévisions

J'aime le hockey sur glace. Plus même, j'adore ce sport. A cet égard, le tournoi olympique de Sochi, qui a vu défiler les meilleures équipes - Russie, Suède, Finlande, Etats-Unis ou encore Canada - et les plus grands joueurs de la planète, qu'ils évoluent en KHL, la ligue professionnelle russe, ou en LNH, la Ligue Nationale nord-américaine - qui, chose notable, avait une nouvelle fois fait l'effort de suspendre les matches de la saison régulière pour faire le déplacement en Europe, montrant par là toute la considération qu'elle porte à cette grande compétition - aurait dû m’enthousiasmer au plus au point. Il n'en a rien été. La mauvaise diffusion des rencontres a gâché le spectacle, qui, en termes de qualité de jeu, est pourtant à ranger au même niveau que l'on peut admirer lors de la Coupe du Monde de football ou de la compétition olympique de basket-ball.

En France, la diffusion des épreuves échoit à France Télévision, qui en a acquis le monopole depuis maintenant plusieurs éditions maintenant. Basculant d'un site à l'autre, les journalistes tentent de couvrir l'ensemble des épreuves de cette olympiade. L'exercice - difficile en soi - devient périlleux quand une chaîne seulement est chargée d'assurer tout le travail. On passe ainsi du ski de fond au patinage de vitesse en quelques secondes avant de revenir au half-pipe pour quelques instants. Résultat, les amateurs de chacune des disciplines resprésentées, restent sur leur faim, frustrés et déçus de voir leur épreuve favorite remplacée par une autre. Impossible, ou presque pour eux, d'en suivre une en entier. En plus de ces coupures intempestives, un résumé des meilleurs - et des pires - moments de la journée, ne cesse d'être rediffusé, alors même que des compétions se déroulent en direct [1]. Ajoutez à cela des commentaires plus que navrants de la part des journalistes de la maison et vous manquez plusieurs moments cruciaux de la quinzaine. 

Et c'est encore plus vrai pour le hockey, tant tout peut basculer très rapidement dans ce sport. Bien sûr, je peux comprendre que tous les matches - notamment ceux des poules [2] - ne soient pas diffusés dans leur totalité. Mais pour les parties plus importantes, telles la finale féminine ou les demi-finales hommes par exemple, j'avoue mon incrédulité. Imaginez donc que l'on ne diffuse pas des rencontres équivalentes dans une compétition de football ou de rugby. Impensable, non ? C'est pourtant le traitement que réserve France Télévisions à ce sport, qui même s'il n'a pas beaucoup d'écho en France, représente un bon divertissement et un moyen non négligeable de le promouvoir auprès des plus jeunes.

La seule alternative, pour ceux qui ont le courage, consiste à écouter les directs - dépourvus de commentaires - sur internet quand ceux-ci sont disponibles [3]. Il semble en effet que le service public décide de faire un peu ce qu'il veut avec les droits de diffusion, bloquant certains canaux, interdisant, de fait, au spectateur - qui est aussi un contributeur puisqu'il paie sa redevance - de regarder une épreuve. Quelque peu scandaleux.

La couverture médiatique mise en place par France Télévisions pour ces Jeux est, à cet égard, bien en deçà de celle disponible dans d'autres pays. Petite revue d'effectifs. Aux Etats-Unis par exemple, le diffuseur officiel NBC s'appuie sur six chaînes pour assurer une bonne retransmission des épreuves pour un total de 1500 heures de direct [4]. En Grande Bretagne, la BBC propose, quant à elle, plus de 2500 heures de diffusion [5]. Enfin, au Canada, cinq chaînes se partagent la retransmission des épreuves, ce qui assure au spectateur un large choix. Et j'en passe. Pour le bien du sport, il serait bon qu'un système équivalent existe en France, soit par une mise en concurrence des chaînes de télévision - Eurosport, BeIN Sports,... - soit en améliorant la qualité de l'offre proposée par l'actuel diffuseur - même si j'ai peu d'espoir de ce coté-là -, tout cela afin de répondre plus efficacement aux attentes du plus grand nombre de spectateurs, ce qui de toute évidence n'est pas le cas aujourd'hui. Un point noir que même les belles médailles françaises n'arriveront pas à faire oublier.

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[1] Encore la preuve au moment où j'écris ces quelques lignes. Les deux premiers buts de la petite finale ne sont pas diffusés.
[2] Même si celui opposant la Russie aux Etats-Unis l'a été.
[3] J'ai pu me rendre compte à plusieurs reprises que les directs n'étaient pas disponibles dans explication aucune.
[4] D'après le Washington Post (lien).
[5] D'après les informations disponibles sur le site officiel des Jeux Olympiques (lien).

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