Plafond trop bas, relevez !

Alors que la Maison Blanche répondait aujourd'hui aux questions des journalistes sur la crise syrienne, le Département du Trésor faisait paraître un communiqué indiquant que le plafond de la dette américaine serait atteint à la mi-octobre [1]. Nous rappelons à cette occasion que la dette américaine atteint plus de 16,5 billions de dollars et qu'elle dépasse la richesse créée par le pays en une année. [2]. Cette dette s’accroît de 10 à 20 milliards par jour en moyenne.

A n'en point douter, nous assisterons, d'ici le début de l'automne, à une nouvelle bataille au Congrès, pour savoir comment le plafond sera relevé, et surtout au prix de quelles concessions étant donné qu'aucun parti ne détient la majorité au parlement. Si on ajoute à cela les prochaines échéances électorales [3], on se doute que Démocrates et Républicains marcheront sur des œufs, jouant très certainement une grosse partie de leurs résultats aux dites élections...

La dernière fois que de telles négociations ont eu lieu, à l'été 2011, elles avaient débouché sur la mise en place de coupes budgétaires automatiques au cas où le Congrès ne se mettrait pas d'accord sur des baisses de dépenses [4]. A chaque fois, l'émergence d'un tel consensus est compliqué par les positions défendues par les deux parties : d'un côté, les Démocrates ne veulent pas de baisses des dépenses sociales pour préserver son électorat populaire et de l'autre, les Républicains rejettent les hausses d'impôts afin d'épargner les citoyens des classes privilégiées, leur fonds de commerce. Un nœud gordien en somme.

Pourtant, les membres du Congrès oublient que le retour à l'équilibre des finances publiques américaines est nécessaire si le pays veut retrouver la voie de la prospérité économique. Remonter à nouveau le plafond de la dette - comme cela a été le cas plus de cent fois depuis la naissance du pays - ne fera que repousser l'inévitable ajustement, résultat de plusieurs décennies de dérives budgétaires. Et ne nous y trompons pas, cette dette devra être remboursée d'une façon ou d'une autre [5] et c'est autant d'argent qui sera pris dans les poches des contribuables américains. Encore une fois, ce sont eux qui paieront les erreurs de leurs dirigeants...

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[1] La nouvelle est consultable sur le site du journal Le Figaro à ce lien.
[2] 16 500 milliards de dollars. Une petite somme. Le suivi, en temps réel, de ce montant est consultable à ce lien.
[3] Les élections de mi-mandat auront lieu dans un peu plus d'un an (novembre 2014). La course à l'investiture présidentielle , quant à elle, commencera dans le courant de l'année 2015.
[4] Faute d'accord, ces coupes budgétaires automatiques sont entrées en vigueur après l'investiture de Barack Obama pour un second mandat, au début de l'année 2013.
[5] Même si je doute moi-même de ce remboursement...

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